Souvenez-vous ! Il n’y a pas si longtemps de cela, nous vous rapportions le cas tragique de Jamila Al Habash. Rescapée de l’agression israélienne de l’hiver de 2008-2009, elle a été amputée des jambes. Malgré les épreuves endurées, cette courageuse adolescente palestinienne ne s’est jamais départie de son sourire. Fin 2010, Jamila est arrivée en France avec son père afin de mettre fin à son lourd handicap. Le CBSP a pris en charge les soins qui lui permettront de marcher à l’aide de prothèses. Aujourd’hui, son état de santé s’est nettement amélioré. Jamila est retournée vivre à Gaza avec un rêve réalisé, celui de marcher... Le Dr Mohamed Salem, président de l’association médicale de PALMED Europe, a suivi de près les progrès accomplis par la jeune fille. Il nous en dit plus sur le sujet en répondant à nos questions.
Vous avez été aux côtés de Jamila tout au long de son séjour en France. Pouvez-vous revenir sur l’histoire particulièrement émouvante de cette adolescente palestinienne et nous parler des soins qu’elle a reçus ?
Dr Mohamed Salem. Jamila Al Habash est une jeune lycéenne âgée de 17 ans. C’est l’une des nombreuses victimes du quartier Az Zeïtoun situé au centre de Gaza. Il fut totalement dévasté lors de l’agression meurtrière de 2009. Elle jouait avec d’autres enfants sur le toit de sa maison lorsqu’elle fut touchée par un missile israélien. Grièvement blessée, elle a subi une amputation des jambes. Sa petite sœur Jalila (11 ans) et sa cousine Isra (9 ans) furent tuées sur le coup tandis que son cousin Mohamed est handicapé à vie après avoir perdu l’usage de sa jambe. Doté d’un grand courage, Jamila a suivi un traitement adapté durant un mois. Ce qui lui a permis de marcher à nouveau à l’aide de prothèses orthopédiques. Elle a été hospitalisée au centre l’Espoir qui se trouve dans le nord de la France. Beaucoup d’efforts et d’exercices furent nécessaires pour renforcer les muscles qui sont devenus atrophiques. En effet, Jamila est restée assise près de deux années dans un fauteuil roulant.
Quelles sont les dernières nouvelles ? Comment se porte jamila aujourd'hui ?
Dr M. S. Jamila est très heureuse et rayonnante de santé. Peu à peu, elle retrouve le chemin de l’autonomie. Elle n’oubliera jamais sa venue en France et l’accueil chaleureux qui lui fut réservé. Jamila ainsi que toute sa famille tiennent à remercier du fond du cœur toutes les personnes qui l’ont aidée et soutenue. Actuellement, elle poursuit ses études. Elle se rend à son lycée en marchant. Elle est capable de sortir toute seule. C’est vraiment extraordinaire !
Vous l'avez également raccompagnée jusqu'à Gaza. Racontez-nous comment s'est passé son retour !
Dr M. S. Notre retour vers Gaza a été difficile. Les frontières étant toujours fermées du côté égyptien. Après des heures d’attente, nous avons pu enfin entrer. Il était 17 heures environ. La famille de Jamila est venue nous accueillir. Elle nous attendait depuis le matin. Ensuite, nous avons été reçus par les habitants de Gaza. Devant la maison de ses parents, les voisins et les proches s’étaient réunis. Ils furent très émus de voir Jamila se tenir debout. Le lendemain, je l’ai accompagnée à son lycée. Je me suis entretenu avec l’équipe enseignante et les élèves. Une aide financière a été octroyée à ce lycée pour aider les enfants dans le besoin. Dans une grande salle de théâtre, une réception a été organisée en son honneur en présence des orphelins parrainés par le CBSP. Plusieurs enfants mutilés ont été invités. Parmi eux, Amira Al Karem, autre rescapée de l’attaque israélienne de 2009. Elle fut également soignée en France suite à une grave blessure au niveau de la jambe. Aujourd’hui, elle peut marcher correctement. Cette réception a été organisée par le CBSP et PALMED Europe qui œuvre dans le domaine médical en faveur du peuple palestinien.
Quelle est la situation qui prévaut actuellement à Gaza après 4 années de blocus ?
Dr M. S. La situation n’a cessé de se détériorer à cause du blocus notamment sur le plan sanitaire. Cela devient très inquiétant. Beaucoup d’appareils médicaux sont hors service car il manque des pièces de rechange. Vous avez, par exemple, un hôpital pédiatrique qui ne dispose plus de scanner en état de marche depuis six mois. Dans le service de gynécologie de Deir Balah, deux échographes ne fonctionnent plus. Il manque des produits simples tels que les sondes et du gel. La situation est tout aussi catastrophique dans le domaine économique. La fermeture totale des frontières a accablé durement et sévèrement les habitants de la bande de Gaza. L’entrée des produits de première nécessité s’effectue pour l’essentiel par les tunnels. Nous sommes en face d’une situation très dangereuse qui se développe. Lorsque vous voyez des écoles en manque de cahiers, il devient urgent d’agir.
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